Soigner par les mots.

(mouahaha trop bien mon titre...)

- Le temps de la vie de l'homme, un instant; sa substance, fluente; ses sensations, indistinctes; l'assemblage de tout son corps, une facile décomposition; son âme, un tourbillon; son destin, difficilement conjecturable; sa renomée, une vague opinion. pour le dire en un mot, tout ce qui est de son corps est eau courante; tout ce qui est de son âme, songe et fumée. Sa vie est une guerre, un séjour sur une terre étrangère; sa renomée posthume, un oubli. Qu'est-ce donc qui peut nous guider? Une seule et unique chose: la philosophie. Et la...

- Stop, c'est bon, arrêtes-toi là." coupa Tsukiyo alors qu'un de ses élève lisait l'écriture difficile de Marc-Aurèle.

Il se leva et se tourna face au tableau, y inscrivant à la craie grasse la rédaction qu'il voulait que les enfants fassent à partir de l'extrait lu tantôt.
Ignorant les soupirs et les cris indignés de ses élèves, il se rassit, ordonna le silence et se plongea dans la lecture d'un autre traité afin de paufiner son cours suivant.
Cela faisait cinq jours maintenant qu'il avait fait entrer Ruki chez lui, et la lecture maladroite que l'enfant venait de faire lui rappellait le jeune Loup-Garou. Il l'imaginait en train de déchiffrer les romans didactiques des grands penseurs des temps passés, et il se demandait ce qu'il pouvait bien y comprendre.
Tournant la tête vers la baie vitrée, il constata avec agacement que le soleil brillait toujours aussi fort au-dehors, puis il se radoucit en souriant: cette lumière chaude à l'extérieur faisait revivre la scène du matin passé avec Ruki, et son bisou claquant en guise d'au revoir, puis, inévitablement, la nuit floue qu'ils avaient partagés au lac, sans qu'il puisse réellement savoir s'il l'avait rêvé ou non.
Il secoua la tête pour chasser ces gênantes réminiscences de son esprit et houspilla un élève qui tentait de discuter avec son voisin alors qu'il était en contrôle.
Une heure et demi plus tard, il ramassait les copies des gamins désespérés qui ne demandaient qu'à s'enfuir dans la cour, puis il rassembla ses affaires pour mettre un peu d'ordre sur son bureau, remit sa lourde cape noir et sortit à son tour pour surveiller les enfants qui jouaient le temps de la pause.
Appuyé contre un mur à l'ombre, il regardait les passants aller et venir, ainsi qu'une troupe de militaires.

L'adolescent était passé chez Tsukiyo mais ne l'avait pas trouvé.
Il en avait donc déduit que celui-ci était toujours à l'école.
Il y était donc allé, malgré une légère appréhension.

Ruki aperçut d'autres adolescents éparpillés dans la cour puis son regard tomba sur une silhouette sombre qui lui était familière.
Son coeur s'accéléra, ravi de le trouver en fin.
Il courrut jusqu'à lui et lui sourit.

"Bonsoir! Je pensais pas que tu finissais tes cours si tard! Je suis passé chez toi mais il n'y avait personne!"

Il lui tendit le livre qu'il venait de terminer mais garda les quatres autres.
Le loup garou garda ensuite le silence et s'appuya nonchalement contre le mur à ses côtés, faisant fi de sa fatigue.
Lire toute la journée était bien plus fatiguant que courrir et sauter de partout...

(MDR il est trop ce Ruki)

Tsukiyo l'avait vu arriver de loin, à l'ombre du préaut.
Il sourit discrètement lorsque le jeune homme le salua avec un petit air dépité sur le visage quant il lui annonça qu'il n'avait trouvé personne dans la maison.

- Etant donné que nous sommes sans surveillants, nous devons aussi assumer ce rôle." expliqua-t-il.

Il reprit le livre que lui tandait Ruki et lui jeta un coup d'oeil.

- Tu l'as fini? Tu as compris quelque chose?

En attendant sa réponse, il fit sonner la cloche annonçant que les élèves devaient retourner en cours.

- Je n'ai plus qu'une heure, et ensuite je retourne à la maison." dit-il. "Tu peux partir ou rester.

Tournant le dos au Loup-Garou, Tsukiyo s'étonna tout seul de sa proposition.
Il agissait de manière vraiment schizophrène avec lui!

(Han Tsukiyo n'est pas mieux!!lol^0^)

Le loup garou ne vit même pas son petit sourire alors qu'il cherchait à en voir un depuis qu'il le connaissait!
Mais bon là, il regardait ses pieds, se demandant si l'Elfe noir allait encore une fois garder le silence et l'ignorer ou lui parler.
Il releva le visage, ravi d'entendre sa voix.
Tsukiyo semblait d'assez...euh...bonne humeur!

"Voui je l'ai fini!^^ Et je pense avoir tout compris même si j'ai eu du mal à certains passages..."ajouta-t-il, pas du tout gêné de lui faire part de ses difficultés.

Après tout son compagnon le faisait lire pour qu'il s'améliore non?
Ruki sourit et passa ses bras autour de ses épaules en riant quand il lui tourna le dos.
Il était content que l'Elfe se montre...fréquentable dirons nous!

"Bah je vais t'attendre dans la cour pendant que tu finis ton cours! J'ai rien à faire! Je vais bouquiner encore un peu!^^"répondit-il en le lâchant pour ne pas l'énerver.

Tsukiyo se raidit lorsque Ruki se colla à lui, puis il sourit et hocha de la tête.

- Très bien. "fit-il simplement.

Il partit avant que le jeune Loup-garou ne se soit installé, savourant la fraîcheur de sa salle de classe.
Les élèves qui papotaient se figèrent lorsque le professeur entra et lâchèrent quelques grognement quand l'Elfe leur exposa le programme de l'heure.
Par la fenêtre, il arrivait à voir Ruki qui semblait absorbé par sa lecture.
Bizarrement, l'heure passa lentement, et Tsukiyo se surpris à s'énerver de cela.
Il fit partir les enfants cinq minutes à l'avance, et tandis qu'il rangeait ses affaires, il se força à calmer son alégresse.
Ce n'était pas normal pour lui de se réjouir de passer une soirée avec quelqu'un.
Mais ça n'avait pas été normal non plus d'aller se baigner la nuit avec un adolescent.
Il entrait dans une nouvelle phase de sa vie, et une partie de son esprit en était euphorique - enfin la solitude et la douleur effacées - alors que l'autre s'en énervait - une faiblesse de plus.
Il passa sa lourde capeline noire et sortit, marchant tout droit vers la sortie sans même attendre Ruki, perdu dans ses pensées.
Il fallait admettre que le jeune brun était agaçant, à être si candide, mais cela lui donnait quelque chose en plus, peut-être de la "mignonneté". Tsukiyo était partagé, il ne savait pas s'il devait l'aimer ou le détester, et pour le moment, cela semblait être aléatoire comme la pluie ou le beau temps.
Peut-être avait-il vraiment envie de le connaître, mais était-il effrayé aussi, d'où ses réactions contradictoires...
L'Elfe Noir soupira et pressa le pas, ses oreilles captant le bruit de ceux de Ruki derrière lui.

L'adolescent se plongea dans sa lecture.
Mais il dû avouer que son regard se fit rapidement vagabon, se perdant sur les murs des lieux l'entourant.
La vue des élèves et du bâtiment lui arrachèrent un soupir.
Il comprenait pourquoi Tsukiyo ne semblait pas beaucoup l'apprécier. Tout ici était bourré de connaissance.
Même le plus jeune des élèves de cette école devait en savoir plus que lui. Alors pour ce qui était de l'Elfe, il en était loin.
De quoi agacé probablement son compagnon.
Ruki dû avouer que cette perspective était des plus décourageantes...
De plus le temps semblait prendre un malin plaisir à avancer à une lenteur des plus agacantes.
De quoi grincer des dents.

Enfin ce fut la débandade parmi les élèves. Ceux-ci quittèrent leurs classes tels des oiseaux épris de liberté.
Le loup garou aperçut soudain Tsukiyo un peu plus loin qui s'éloignait sans attendre.
Est-ce que celui-ci avait oublié sa présence?
Probablement pas.
Sûrement qu'il ne voulait pas lui parler.
Tant pis pour lui!

Ruki le rejoignit d'un pas vif et l'attrapa par le bras.

"J'ai cru que tu ne sortirais jamais!!"s'exclama-t-il avec un sourire charmeur.

Il le considéra un instant puis.

"Je peux rester encore avec toi?"demanda-t-il, les yeux larmoyants.

Non pas qu'il avait besoin de sa permission, car à vrai dire, même s'il refusait, il resterait.
Seulement, l'adolescent préfèrait tout de même avoir son avis!
Et puis ça l'éclairerait sur son humeur!

Tsukiyo s'arrêta net lorsque le jeune homme lui prit le bras.
Il lui fit face brusquement, Ruki lui fonçant dans le torse, et il le regarda avec un air un peu perdu face à son sourire aguicheur.

- Tu sais faire la cuisine? Viens chez moi." lâcha-t-il.

Puis il se remit à marcher, toujours tenu par le Loup-garou qui babillait.
Il se sentait bizarre à présent, à la perspective d'un nouveau tête-à-tête - au moins cette fois-là n'y aurait-il pas de lac...! - mais il laissa ce sentiment couler sur lui comme de la pluie, et il s'obilgea à ne plus y penser.
Ils attegnirent rapidement la maison de l'Elfe.

Ruki n'eut pas le temps de prévenir son geste et fonça contre lui.
Il releva le visage surpris mais lui sourit malgré tout.

"Bien sûr que je sais faire la cuisine!"dit-il d'un air offusqué.

Il était ravi que son compagnon semble souhaiter sa présence.
L'adolescent le suivit donc tout en parlant dde tout et de rien comme d'habitude, ne s'embarrassant pas de ses silences.
Il faisait la conversation pour deux!